Vendredi après-midi, départ pour chercher mon dossard n°67 !
Je me gare à Villard Reculas, et parcours 3 km sur les Balcons de l'Oisans jusqu'à Huez, puis les derniers lacets de l'Alpe d'Huez.
De retour à Allemond, je mange copieusement un mélange de pâtes et de riz (180g+180g déshyratés) et quelques céréales en guise de dessert.
Le matin je me réveille à 4 h, pour manger un gâteau de semoule, et dodo 1 h de plus.
5 h 15, je croque 1/3 de gâteau-sport et me prépare doucement pour rejoindre en vélo le départ de la course à Bourg d'Oisans : c'est la fanfare !
Grimpée du Col du Galibier
7 h 05, la sirène retentit et c'est le départ pour les 7000 cyclistes qui veulent en "découdre" !
Je remonte vers l'avant du peloton géant et reste sagement dans les roues...
Certains font déjà des écarts de trajectoire dans ces lignes droites pour passer impérativement à l'avant ! Ils pensent peut-être que la course se joue sur les premiers kilomètres plats.
Le Col du Glandon commence . J'ai des jambes moyennes en ce début de course : je suis un peu malade (sinusite) et la balance affiche 2 kg de trop! Je suce les roues de Gilles U et passe le bonjour à Yvan C, Laurent C et Laurent H... En prime, le compteur choisit de planter : ni vitesse, ni cardio, juste un chrono... Je me dis que je devrais arriver après environ 7h30 de parcours.
Après une bonne demi-heure de course, je sens la force revenir dans mes jambes. Je grimpe bien : j'arrive au Col du Glandon après 1 h 37' 18''. Je suis 203ème avec 3 minutes d'avance sur l'année passée (j'avais mis 1 h 40').
Tiens ? Serais-je en forme ? Rien n'est joué !
Cette saison, j'ai effectué cette descente du Glandon deux fois à l'entraînement : pour le plaisir, certes, mais aussi pour bien repérer les passages techniques de la route tout en freinant le minimum. Stratégie payante : je rattrape un groupe qui va s'acharner à en rattraper un autre ! Deux ou trois km de plat plus loin, le trou est bouché ! Génial !!
Jean-Marie S. me rejoint en moto pour me ravitailler régulièrement.
A St Michel de Maurienne, bifurcation à droite pour déguster le plat de résistance : le Col du Télégraphe + col du Galibier !
Je commence à monter calmement et "attaque" dans la deuxième moitié du col que je passe sans difficulté en 3 h 30 pile ! Voilà 7 minutes d'avance sur 2008 ! En théorie, le col correspond à pile la moitié de la course si aucune défaillance ne se pointe à l'horizon. Serais-je sur les bases d'un nouveau record ? Non ...
J'ai de bonnes jambes, et dès le panneau "Col du Galibier 17km", j'attaque sévèrement... Au Plan Lachat 1987m, il reste 8km : les lacets plus raides s'enchaînent...Dur dur... J'ai un passage à vide... Jean-Marie me soutient moralement ce qui me permet de grimper correctement ces quelques km assez raides... Je me rends compte que je n'avais même pas passé ma plus petite vitesse ! ça alors !
Le paysage est magnifique mais il se mérite ! massif de Combeynot 3155m en face.
J'avale les derniers km du Col du Galibier et bascule : 12 minutes d'avance ! Waouh... le record est à portée de main... je suis 129ème... Si je passe bien l'Alpe d'Huez...
Petit problème de ravitaillement : Jean-Marie n'a pas pu monter au col pour me donner de l'eau : il fallait un badge d'autorisation.... Je le saurai pour une prochaine fois...
Dans la foulée je perds mon compteur ! Au moins maintenant, je n'ai plus aucun repère... Pfff ...
Je suis ravitaillé au bas de la Rampe des Commères. C'est un peu tard, la soif me gêne, mais il faut s'accrocher...
Rond point à l'entrée de Bourg d'Oisans, la montée "au paradis" démarre...
Je ne suis pas en super forme et n'arrive pas à embrayer correctement. J'essaye désespérément de passer un 27 dents à l'arrière... sauf que je ne l'ai pas...
Il fait chaud, c'est raide, mais c'est pas vrai... pas de défaillance ici quand même ! Voilà que je paye ma perf du Galibier...
Jean-Marie me soutient moralement et m'arrose dans ce début de montée...J'apprends plus tard qu'il faisait 38°C dans les premiers lacets... (c'est la cause de ce terrible tirage de langue)
Après quelques lacets, j'arrive à la Garde en Oisans : le plus raide est passé et il fait chaud, mais c'est davantage supportable... Je monte régulièrement en augmentant légèrement le rythme... Le record est au bout de mes pédales...
A la bifurcation au-dessus d'Huez, Jean-Marie me passe un dernier demi bidon et file rentrer chez lui... pour éviter l'orage...
Alpe d'Huez... Je grimpe encore bien car je donne tout... mais suis cuit... Qu'importe ! L'arrivée ? C'est celle du Tour de France... Dernier effort, petit sprint et... record perso battu : 7 h 05' 04" ! Youpi !!! J'ai donc pu conserver 10 minutes d'avance sur les 12 acquises au Galibier ! J'ai bien géré mon effort malgré la grimpée de l'Alpe d'Huez faite en 1 h 07'40"
Leçon à tirer de cette course : les indications du compteur, ou autres gadgets électroniques, ne remplaceront jamais une bonne connaissance de soi, une bonne alimentation et la force morale...
Le classement est tombé : 127ème / 5295 arrivants, 56 minutes derrière le gagnant de l'épreuve.